mercredi 12 décembre 2018

LETTRE DE MALIFAUX


 Voici un résumé d'une partie Malifaux. J'ai trouvé intéressant de prendre la forme d'une courrier. Certes il n'y a pas de photos et d'images, mais on y retrouve la saveur "d'époque", même si Malifaux est un alter-monde !



Malifaux, le 5 février 1902

Mon très cher Philomène,
                Je ne t’ai pas écrit depuis des semaines, mais je sais que la Guilde contrôle les missives et lettres, et ce que j’aurai à y dire m’aurait attiré sans aucun doute leur étroite surveillance.
                Néanmoins j’ai eu la chance de rencontrer un passeur. Ce contrebande, aguerri à la discrétion et au silence, porte d’un côté et de l’autre de la brèche divers paquets. Cette lettre en fera partie, car ce que j’ai à te conter mérite de prendre ce risque.
                Il y a peu je suis sorti de Malifaux et de sa relative sûreté. Je sais ce que tu penses. Tu étais déjà en désaccord avec mon choix de vie et mon désir de rejoindre cette cité. Des rumeurs t’inquiétaient et je dois reconnaître aujourd’hui qu’elles sont fondées.
                Toutes.
                Donc j’étais sorti, en quête de ces Pierrâmes dont on nous a tant vanté les qualités et la préciosité. Cherchant, errant, je me suis aventuré dans les marécages presque sans appréhension. Et j’ai vu.
                Ce célèbre chapelier connu sous le nom de Seamus, réputé pour relever les morts, pour les ressusciter comme de dociles serviteurs, était là aussi. Fuyant Malifaux, il cherchait à établir un camp de repli en ces lieux poisseux et malodorants, accompagné de quelques acolytes.
                Il était, tout comme moi, sur un territoire déjà revendiqué. Une Neverborn, une de ces créatures originaires de cet endroit magique, une de ces simulacres d’humanité. Pandora elle-même intervint, suivi d’autres esprits, bien décidée à ne pas laisser cet humain s’approprier son endroit. Je peux tout de dire, dans les moindres détails, tant la pièce qui s’est jouée m’a profondément marqué.
                Le chien de Seamus, un gros molosse ramené du cimetière depuis peu, a trouvé dans la terre quelques restes, que Seamus s’est empressé de ressusciter. Là où gisait le mort se trouvait désormais une femme décrépie et morbide, qui accompagnait son maître. D’autres venaient également, et très vite le groupe arriva devant les esprits Neverborn.
                Ces derniers avaient pris des apparences trompeuses : nourrissons et enfants, paraissant sans défense et sans arme, mais dont les cruels talents se révélèrent vite. Par leur esprit ils manipulèrent les infortunés morts-vivants, et Seamus lui-même, malgré sa volonté légendaire, tenta de mettre fin à ses jours avec sa propre arme.
                Le conflit était égal, chacun pouvait prendre le dessus à n’importe quel moment. Aussi Seamus se retira. Il ne souhaite sans doute pas jouer sa vie sur un hasard. Et je ne le désire point également, aussi, voyant le chapelier partir, j’ai aussi pris le chemin du retour. Courant et rejoignant ma maison, je m’y suis depuis enfermé, conscient désormais des réalités de Malifaux.
                Cela fait maintenant 3 jours mon ami que je suis ici. J’ai trouvé la force de t’écrire, je vais pouvoir sortir, et même changer de planque. Je me sens comme épié. Pandora a porté son regard sur moi durant l’affrontement. Je sais que ce ne sont que des impressions, et sans doute un trouble causé par ce que j’ai vu, néanmoins il me paraît légitime de me faire discret quelques temps. Je te donnerai assurément d’autres nouvelles dans quelques semaines.

                                                                              Ton cher et dévoué Léandre


       L’homme plia la lettre après l’avoir lu. La Guilde le payait gracieusement pour récupérer les lettres et les lire. La plupart était sans gravité, et il les délaissait, mais celle-ci vaudrait à son auteur une gentille visite de la Guilde.
       Le contrebande regardait la lettre qu’il manipulait entre ses doigts. Il l’avait lu, et cela lui vaudrait peut être une visite aussi, et sans doute moins amicale. Il réfléchit un instant, sorti ses allumettes et embrasa la lettre. Le feu éclairait le sourire sur son visage borgne et balafré. Sa dent en or miroitait de mille feux, tandis que son unique œil fixait le courrier, mémorisant ce qu’il avait lu.
       Demain il irait au marécage. Après tout les Neverborn auraient besoin aussi de ses services.



1 commentaire:

  1. Excellent format en effet. Tout ça garde une part très mystérieuse quand on ne connaît pas Malifaux, mais montre que l'univers a sa saveur propre. Merci!

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