La priorité est donc de trouver de quoi se soigner. Nous sommes tous
très faibles et seul Marko trouve assez d’énergie pour cuisiner quelque chose.
Pas pour nous, non, mais pour avoir quelque chose à négocier au Centre-Ville,
auquel Anton et Marko se rendent. Ils glanent pas mal de petites choses dans
les ruines, et parviennent à acquérir suffisamment de médicaments pour tous les
trois. Cveta a encore gardé notre abri et a du faire face à des voyous qui
l’ont blessé avant de s’enfuir avec leur butin. Nous prenons nos médicaments et
nous mangeons un peu, même si il n’y en a pas pour tout le monde. Nous
cuisinerons quelque chose demain. Mais demain ne viendra pas. Au matin, Marko
se rend compte que ses amis ne se réveilleront plus. La maladie les a emportés.
Ils étaient trop faibles, il faisait trop froid. L’épidémie a fait beaucoup de
morts cette hiver, et Anton et Cveta ne retrouveront plus jamais leurs salles
de classe. Marko, lui, est resté un peu dans l’abri avant de chercher un autre
endroit, d’autres compagnons d’infortune. Il s’est enfoncé dans la nuit, qui
sait ce qui a bien pu advenir de lui ?...
Voilà, c’était le récit de notre
première campagne, perdue car la maladie a très vite emporté nos survivants. Le
hasard a bien sûr joué un rôle non négligeable. Malgré les médicaments, le
destin a fait que nous n’avons pas tiré de carte permettant de baisser notre
niveau de maladie (3 cartes sur 7 le permettait), puis nous avons tiré un
évènement du début de nouvelle phase appelé « Epidémie » qui
augmentait encore la gravité de la maladie de nos survivants. Une combinaison
fatale, pour une partie qui était plutôt bien engagée. Ce côté punitif et
aléatoire peut être bien entendu frustrant pour une partie des joueurs, mais on
se rend bien compte à la fin d’une partie de TWOM que l’intérêt de l’expérience
est ailleurs. On a vécu une histoire, en se représentant le parcours de
survivants qui doivent composer avec l’horreur d’une situation de guerre et sa
part de hasards malheureux. Il est évident que si le jeu était trop facile, il
perdrait beaucoup de son intérêt, mais il peut aussi du coup se révéler
frustrant si on chérit surtout le goût de la victoire.
TWOM est donc un jeu éminemment
narratif, même si les mécaniques du jeu sont très correctes quoique légèrement
laborieuses. Je vous conseille d’ailleurs un premier tour de jeu à vide pour
comprendre le fonctionnement, pourquoi pas par une seule personne au préalable.
En effet, le premier tour vous semblera trèèès long. Mais tout s’arrange
rapidement. TWOM a une belle courbe d’apprentissage. Vous vous rendrez vite
compte de ce qu’il est utile de bricoler rapidement (enfin, tout dépend de
votre stratégie) ; et au fur et à mesure vous explorerez de nouvelles
pistes de survie (le commerce, les rencontres, les bricolages). Qui plus est,
les survivants me semblent assez variés et différents, ce qui assure une
rejouabilité certaine et impactera vos chances de survie d’une partie à
l’autre. Le jeu dispose (en tout cas dans sa version KS) d’une offre
pléthorique permettant d’ajouter des composants nouveaux. On se rend tout de même
compte du boulot accompli ; même si n’ayant pas encore testé toutes les
extensions, je ne peux pas assurer qu’elles présentent toutes un grand intérêt.
Bref, TWOM est une expérience un
peu à part. Ce n’est pas le jeu le plus fluide de tous les temps ni le plus
amusant mais il traite d’un sujet très sérieux et se pose comme un repère
important dans le paysage des jeux narratifs. Le travail réalisé sur les
presque 1500 scripts est impressionnant et vous plongera dans une véritable
aventure dont vous devriez vous souvenir longtemps si vous faites l’effort de
vous y investir. A jouer de temps en temps, justement pour se rappeler la
chance que l’on a de ne faire que « jouer la guerre ».
Et bien, quelle fin de partie ! Brutale et rapide. C'est vrai que ca peut être frustrant, mais ca fait parti de ce jeu. Et la vie est ainsi faite de coup du sort, notamment lors de conflits, donc je trouve cela plutôt normal de l'avoir dans ce jeu.
RépondreSupprimer